Le Tana haéloki Rabbi Chim’on bar Yokhaï, est né près de cinquante ans après la destruction du second Temple le trente-troisième jour du ‘omer. Il est rapporté dans le livre « Na’halat Avot » (troisième partie) que le père de Rabbi Chim’on appartenait à la tribu de Yéhouda et qu’il faisait partie du cercle très restreint des dirigeants spirituels de la génération. Nonobstant ce fait, il était également riche et proche des cercles du pouvoir.
L’épouse de Yokhaï se prénommait Sarah et était aussi d’ascendance princière. Sarah était stérile et son mari songeait sérieusement à se séparer d’elle pour prendre une nouvelle épouse qui lui donnerait enfin une descendance… Sarah était au fait des intentions de son mari et en éprouvait une grande peine. Aussi multiplia-t-elle les prières et les supplications à l’Eter-nel, accompagnées d’abondantes larmes pour pouvoir bénéficier d’une descendance. Ses prières qui émanaient d’un cœur pur, furent entendues.
C’est ainsi qu’un matin, son illustre mari lui raconta le rêve qu’il avait fait et qui signifiait selon lui qu’elle allait bientôt concevoir un enfant. Pour plus de sureté, ils allèrent conter leur rêve à Rabbi ‘Akiva qui leur confirma l’interprétation du mari. Il ajouta que cette heureuse issue était due aux prières et aux larmes de Sarah. Il leur annonça aussi que leur fils allait illuminer tout le peuple juif par sa Torah.
Lorsque naquit l’enfant, la maison tout entière se remplit de lumière, comme cela s’était produit lors de la naissance de Moché rabbénou. Depuis lors, ses parents n’eurent de cesse de l’élever dans la pureté et la sainteté. Dès qu’il sut parler, ses parents lui enseignèrent des versets de la Torah et des leçons de nos Sages, à l’exclusion de toute autre forme de connaissance.
A l’âge de cinq ans (!), ses parents le confièrent à la Yéchiva de Rabban Gamliel à Jérusalem. Il y connut une réussite fulgurante et malgré son jeune âge, posait des questions très pertinentes aux grands maîtres de la Torah qu’étaient Rabbi Yéhochoua’ ben ‘Hanania et Rabban Gamliel. Il devint ainsi l’un des plus grands maîtres de la génération.
L‘empreinte laissée par Rabbi Chim’on dans la transmission et l’enseignement de la Torah est tout simplement colossale.
Lorsque dans la michna et le Talmud, on cite Rabbi Chim’on sans donner davantage de précisions, il s’agit de Rabbi Chim’on bar Yokhaï. Rabbi Chim’on composa le Sifré, midrash halakha sur Bamidbar. Le midrash halakha est une explication approfondie des versets de la Torah dans le but d’en dégager des conclusions halakhiques, c’est-à-dire des lois applicables.
Rabbi Chim’on composa également la Mékhilta, midrash halakha sur Chémot. Bien entendu, l’œuvre principale de Rabbi Chim’on est le Zohar hakadoch, que Rabbi Chim’on composa avec ses élèves. Elle est la résultante de toutes les extraordinaires révélations auxquelles a eu droit Rabbi Chim’on lors de son séjour prolongé dans la grotte, pour échapper aux persécutions des Romains. Le Zohar hakadoch est conçu comme un livre d’explications ésotérique sur les parachiot (péricopes) de la Torah. Rabbi Chim’on composa également le livre « Ra’yia méhèmna », signifiant « berger fidèle », cette dernière appellation désignant Moché rabbénou, berger fidèle du peuple juif. Il composa également le « Sifra dé Tsni’outa », départagé en cinq chapitres, faisant écho aux cinq livres de la Torah. Il fut également l’auteur du livre « Tikouné Zohar », dans lequel il révèle soixante-dix explications possibles du verset « Au commencement D. créa ».
Rachbi (initiales de Rabbi Chim’on bar Yokhaï) rédigea également avec ses élèves la « Idra Rabba Kadicha ». Ce livre fut rédigé suite à la réunion de Rabbi Chim’on et de ses élèves en pleine nature. Idra signifie en effet « grange ». Ces quatre derniers ouvrages cités sont bien entendu des ouvrages ésotériques.
Rabbi Chim’on eut le mérite de révéler au monde des secrets de la Torah d’une importance sans équivalent depuis la révélation du Sinaï. Au début la transmission du Zohar se fit de manière exclusivement orale. Puis Rachbi voulant prévenir l’oubli de l’aspect ésotérique de la Torah, décida de mettre par écrit les secrets de la Torah. A cette fin, il nomma Rabbi Abba, scribe dévoué qui comptait parmi ses meilleurs élèves.
Dans sa version originale, le Zohar hakadoch avait été composé comme une explication ésotérique sur l’ensemble des vingt-quatre du Ténakh (Canon Biblique Juif). Le Zohar actuel se compose seulement lui, d’une explication ésotérique sur les cinq livres de la Torah.
Les secrets que nous révèle le Zohar hakadoch (saint) sont d’une importance telle, que nos Sages nous disent que c’est par le mérite de son étude que le peuple juif sortira de l’exil et sera délivré, bientôt et de nos jours, Amen.