GUIDE DE PESSAH

Or, nous savons combien chaque année, la veille de Pessah ne ressemble pas aux traditionnelles veilles de fêtes. En effet, un certain nombre de règles de Pessah s’appliquent dès la veille de Pessah : l’interdiction de consommer le Hamets à partir de la 5ème heure de la journée, l’interdiction de tirer profit et de posséder le Hamets dès la 6ème heure de la journée. Il y a également la vaisselle de toute l’année qui disparait en cette veille de Pessah. Comment donc procéder alors même que nous sommes le jour du chabbat ?

Le système préconisé et plus que conseillé est le suivant :
Toute la vaisselle Hamets aura été débarrassée avant même le chabbat. De telle sorte que toute la préparation du chabbat (dès jeudi ou vendredi) aura lieu avec des produits cacher Le Pessah dans la vaisselle de Pessah. En fait, le chabbat sera une avant- première de Pessah, puisque tous les repas se feront dans le Cacher Le Pessah.
La question qui se pose concerne le Motsi utilisé pour les repas du vendredi soir 26 mars et du samedi midi 27 mars. On utilisera en guise de pain, de la Matsa Achira, c’est-à-dire Matsa au vin, aux œufs, ou aux sucre, celle-ci bien entendue Cacher Le Pessah (pour exclure la Matsa traditionnelle qui elle  ne sera consommée  qu’à partir du Seder de Pessah, c’est-à-dire samedi soir). Si on consomme une quantité non négligeable de Matsa Achira, on fera Nétilat Yadaim, Motsi et Birkat Hamazone.
De cette manière, le Hamets aura clairement disparu avant même la veille de Pessah, évitant ainsi de rencontrer des difficultés liées à la cohabitation un temps du Hamets et de la Matsa.

1 – JEUNE DES PREMIERS NES  Jeudi 25 mars.
Cette année, les premiers nés sont dispensés du jeûne, étant donné qu’il aurait dû avoir lieu samedi veille de Pessah.
Néanmoins, certains, ont l’habitude malgré tout de maintenir cet usage et de veiller à être dispensés d’un éventuel jeûne le jeudi précédant Pessah. C’est pourquoi, comme chaque année, à l’issue de l’office du jeudi 25 mars à 7 h 00, nous procéderons à un Syoum, c’est-à-dire la conclusion d’un Traité du Talmud, pour permettre à ceux qui le désirent d’être dispensés du jeûne.

2 – BEDIKAT HAMETS : RECHERCHE DU HAMETS  JEUDI SOIR 25 MARS
La nuit tombée, c’est-à- dire à partir de 19 h 36, on recherchera le Hamets à la lueur d’une bougie. Après la Bédikat, on précèdera à l’annulation du Hamets, en prononçant la phrase suivante : « Tout levain et toute substance levée qui se trouveraient en ma possession que je n’ai vus ni détruits, qu’il soit considéré comme nul et comme la poussière de la terre ».
Le Hamets restant pour la soirée et pour la journée de vendredi (avant-veille de Pessah) devra être soigneusement conservé pour définitivement disparaître le samedi 27 mars avant 11 h 06.
Etant donné, que tout le chabbat sera Cacher Le Pessah, on veillera pratiquement à le faire disparaître avant Chabbat.

3 – DESTRUCTION DU HAMETS : BIOUR HAMETS  VENDREDI 26 MARS
Bien que nous soyons l’avant-veille de Pessah et que par conséquent nous ayons le droit de consommer le Hamets toute la journée du vendredi, nous avons malgré tout  l’usage d’opérer la Mitsva de destruction du Hamets, comme chaque année avant la fin de la 5ème heure de la journée, c’est-à-dire avant 11 h 06.
On brûle le Hamets et si l’on a fait disparaître d’ores et déjà tout le Hamets, on peut réciter la deuxième annulation du Hamets : « Tout levain et toute substance qui se trouvait en ma possession, que je n’ai vus ou non, que j’ai détruits ou non, soit considérés comme nul et comme la poussière de la terre ».
Si par contre, même après la destruction du Hamets on a conservé du Hamets pour le consommer dans la journée, la deuxième annulation sera récitée samedi 27 mars (veille de Pessah) avant 11 h 06.

4 – VENTE DU HAMETS
 Elle aura lieu cette année le vendredi 26 mars
Si l’on n’est pas parvenu à épuiser tout le Hamets en sa possession avant Pessah, on peut recourir au procédé de la vente du Hamets au non juif. De la sorte, nous ne posséderons plus de Hamets pendant la fête.
Cette transaction se pratique au moyen d’un contrat de vente et est réalisée par le juge rabbinique de la ville. En général, on remet à cet effet un pouvoir au dayan qui agit en notre nom.
Ci-joint le pouvoir à remplir et à remettre au secrétariat le vendredi 26 mars  avant 9 h 30.

5 – ORGANISATION DE L’OFFICE DU CHABBAT HAGADOL SAMEDI 27 MARS
Bien qu’il soit conseillé de faire disparaître tout le Hamets avant même l’entrée du Chabbat( cf les chapitres précédents), il est d’usage de faire l’office du matin à un horaire avancé pour permettre à tout un chacun de rejoindre son domicile avant l’horaire d’interdiction de consommation du Hamets.
C’est pourquoi, nous prierons Chaharith de chabbat à 7 h 00
Le Hameth deviendra interdit à la consommation à partir de 9 h 53
La 2ème annulation du Hamets pour ceux qui ne l’ont pas prononcée dès vendredi aura lieu avant 11 h 06

6 – LE SEDER
 Le premier Seder se fera samedi soir à la sortie de chabbat à partir de 19 h 47. Nous passerons à l’heure d’été dans la nuit de samedi à dimanche. Aussi nous commencerons exceptionnellement l’office du premier jour de Pessah, dimanche 28 mars à 9 h 00.
Le deuxième Seder aura lieu dimanche soir 28 mars à partir de 20 h 40. On commencera ce soir-là la supputation du Omer à la nuit, c’est-à-dire à partir de 20 h 40

7 – LE PLATEAU DU SEDER
TROIS MATSOT ENTIERES CHEMOUROTS
(surveillées avec plus de rigueur depuis la moisson)
Il est souhaitable qu’elles soient faites à la main. Vous les trouverez dans votre magasin CACHER.
ZEROA : L’os. Il évoque l’agneau pascal. On prend en général l’épaule. On ne le consommera pas le soir du Séder.
BETSA : L’œuf. Il rappelle le sacrifice du jour de fête. Il évoque également le deuil qui suivit la destruction du Temple. D’ailleurs le jour de la semaine où tombe le 9 av, est le même que le premier jour de Pessah.
MAROR : Les herbes amères nous rappelant la vie amère de nos ancêtres en Egypte.
On prendra de préférence des endives, car la salade verte contient trop d’insectes et sa vérification est difficile.
HAROSSET : Compote (à base de dattes, pommes, noix) symbolisant le mortier.
KARPASS : Légume pour le premier trempage (en général du céleri).
L’EAU SALEE : Pour le trempage
LES QUATRE COUPES : Le soir du Séder, chacun doit boire accoudé du côté gauche , 4 coupes de vin ou de jus de raison. Ces coupes se boivent à quatre moments précis que vous consulterez dans votre Haggada. On boira au minimum pour chaque coupe 8,6 cl de vin.
La position accoudée rappelle la situation des hommes libres.
LA MATSA : Pendant tout Pessa’h, il est défendu de consommer de Hamets, mais nous n’avons pas l’obligation de manger de la Matsa. Par contre, les deux premiers soirs de Pessa’h, nous avons le devoir de manger accoudé une quantité non négligeable de matsa soit 27 g.
LE MAROR : On doit manger une quantité non négligeable de maror (27 g), mais non en position accoudée car il évoque l’esclavage et non la liberté.
L’AFIKOMANE : A la fin du repas, on prendra en « dessert » 27 g de matsa que l’on mangera accoudé en souvenir de l’agneau pascal. On ne mangera plus après l’AFIKOMANE.

 8 – MAGUID
Lois relatives au récit de la sortie d’Egypte le soir de Pessa’h (Torat Hamo’adim)
1 – C’est par un commandement positif que la Tora nous enjoint de raconter la sortie d’Egypte le premier soir de Pessa’h, en ces termes. (Exode 13,3) :
« … Souviens-toi de ce jour-ci où vous êtes sortis d’Egypte… » D’où apprenons-nous que ce devoir nous incombe précisément le premier soir de Pessa’h ? La Tora un peu plus loin (verset 8) précisera : « Tu raconteras à ton fils ce jour-là en disant : c’est en vue de ceci (afin que je puisse accomplir ses commandements tels que cet agneau pascal, cette matsa, et ces herbes amères) que D. a fait pour moi lorsque je suis sorti d’Egypte » Que les rabbins interprètent ainsi : « en vue de ceci », c’est au moment où la Matsa et le Maror sont posés devant toi, que tu raconteras.
Plus l’on s’attarde dans ce récit et plus l’on est digne de louanges.

2 – L’essentiel de la prescription consiste à faire ce récit avant tout aux enfants qui n’ont pas encore atteint leur majorité religieuse, dès lors qu’ils comprennent ce récit. Nos propres enfants sont prioritaires dans l’accomplissement de cette Mitsva. Et il en va de même pour les petits-enfants. Néanmoins, une personne n’ayant pas de progénitures racontera la sorte d’Egypte à ses convives voire à lui-même lorsqu’il est seul.

3 – Nos rabbins ont figé le récit de la sortie d’Egypte en le texte de la Haggade. Dès lors, chacun à le devoir de lire le texte de la Haggada. On étaiera alors cette lecture de commentaires et de Midrachim.
Concernant la lecture du texte de la Haggada il existe plusieurs usages.
Chez les uns, un membre lit à voix haute et les autres s’acquittent en écoutant scrupuleusement ou bien lisent à voix basse.
Chez d’autres, on lit la Haggada tous en cœur. Enfin, certains se partagent la lecture de la Haggada tandis que les autres lisent à voix basse.

4 – Les femmes ont elles aussi le devoir Toraïque de raconter la sortie d’Egypte et doivent donc s’acquitter de ce devoir en lisant la Haggada.

5 – La Haggada doit être lue avec joie et un fervent enthousiasme. A ce sujet, le Zohar Hakadosh écrit : « Tout homme qui raconte la sortie d’Egypte et se réjouit tout au long de ce récit, est convié à se réjouir avec la Présence Divine, dans le monde à venir, s’agissant alors du plus grand bonheur qui puisse exister. En effet, cet homme se délecte en son Maître, et l’Eternel prend un très grand plaisir à l’écouter.
A cet instant précis, l’Eternel réunit toute sa cour et leur dit : « Allez donc écouter le récit de Ma louange, prononcé par Mes enfants qui se réjouissent de Ma délivrance ».
De suite, les anges se rassemblent tous et se joignent à Israël afin de prêter l’oreille au récit de cette louange relatée par ceux qui savourent la délivrance opérée par leur Maître.
Alors, les anges retournent auprès du Tout-Puissant, et Le glorifient pour tous les prodiges qu’Il a opérés, et Lui reconnaissent un peuple saint ici-bas se régalant de la délivrance effectuée par Leur Maître.
De la sorte, les anges confèrent au Très-Haut Force et Puissance. Ainsi, Israël, grâce à son récit, donne à l’Eternel Force et Puissance aux yeux de toutes ses créatures ».

9 –  ANNEXE : DEFINITION ET INTERDITS DU HAMETS
Qu’est-ce-que le Hamets ?
On range sous cette appellation tout produit composé d’une des cinq espèces des céréales suivantes : Blé, orge, avoine, épeautre, seigle, qui sous l’action de ferments, de la chaleur ou de l’humidité subissent le processus de la fermentation. Tout aliment contenant un tant soi peu de hamets est lui-même interdit. C’est pourquoi on ne consommera que des produits sous surveillance rabbinique”Cacher le Pessah”.

Le Hamets fait l’objet de trois interdits clairement mentionnés dans la Torah :
1/ Interdiction de consommer du Hamets ou un produit contenant du hamets, même en infime quantité.
2/ Interdiction de posséder du Hamets (il ne suffit donc pas d’enfermer le hamets dans un placard)
3/ Interdiction de tirer tout profit du Hamets.
Conséquence de ces interdits :
1/ L’interdiction de consommer entraîne la nécessité d’utiliser pour Pessah une vaisselle spéciale qui n’a pas eu de contact avec le hamets ou de procéder à la cachérisation des ustensiles cachérisables.
Remarques : dans ce dernier cas, consulter le Rabbin.
2/ L’interdiction de posséder du Hamets pendant Pessah entraîne l’obligation de le faire disparaître avant la fête.
On procèdera également à la vente (pouvoir fourni). Cependant la vente ne concerne que les produits sur lesquels il existe un doute ou que nous n’utiliserons pas. Par contre, tout produit véritablement Hamets (biscuits, pates…) doit disparaître avant Pessah et on ne s’appuiera pas dans ce cas, sur la vente.