Lettre d’information du consistoire Juin 2021

 



L‘édito du Rav Yihya Teboul, Av Beth Din

Il y avait deux tables de la Loi sur lesquelles étaient inscrits les Dix Commandements : sur la table de droite figurent cinq commandements et sur celle de gauche, le reste des commandements.

Nous constatons une grande différence entre la table de droite et celle de gauche. Dans chacun des commandements situés à droite, on note la mention du nom d’Hachem à savoir le nom de miséricorde ainsi que le nom de la rigueur (ex : dans le 1er commandement, il est dit “Anokhi Hachem Elokekha” etc… Il y a ici deux noms : “Hachem” et “Elokekha”
Le premier est celui de la miséricorde et le second celui de la rigueur.
Il en est de même pour les quatre autres commandements de droite tandis que les commandements de la table de gauche, il n’y a même pas une fois la mention du nom de Hachem.

Il ressort du Tikoun Zohar et selon l’explication du Gaon Rabbi Eliyahou de Vilna que la raison de cette différence est liée au fait que les commandements de droite concernent nos obligations envers Hachem tandis que les commandements de gauche concernent nos obligations envers autrui. Initialement il était prévu que le nom de rigueur soit mentionné dans la table de gauche et le nom de miséricorde soit mentionné dans la table de droite.
Mais vu l’impossibilité à l’univers de se maintenir avec le seul exercice de la rigueur, Hachem a associé la rigueur à la miséricorde en retirant le nom de rigueur de la gauche pour l’installer avec le nom de miséricorde qui était à droite.
Il découle de ces propos que fondamentalement, la miséricorde d‘Hachem n’avait jamais été programmée pour être au sein des commandements de gauche.
Ceci suscite de prime abord un grand étonnement. En fait, il faut savoir, nous dit Rabbi Israël Salanter zal, que tout exercice de miséricorde de la part d’Hachem dans le domaine du relationnel entre les hommes se traduira effectivement pour une partie dans le sens de la bonté mais pour l’autre dans le sens du contraire.
S’agissant des rapports entre les hommes, l’accomplissement de la miséricorde envers l’un pourra être au détriment de l’autre. Seule alors la rigueur s’impose dans le relationnel.
La connaissance et la prise de conscience de cette réalité doivent stimuler chez tout un chacun une amélioration intense quant à la qualité de notre relationnel.

Un deuxième mandat pour Haïm Korsia

Élu pour un premier mandat de 7 années en 2014, Haïm Korsia vient de remporter l’élection de ce dimanche 6 juin : ainsi en a décidé l’Assemblée générale du Consistoire central avec 74,4% – 189 voix – des suffrages exprimés dès le premier tour. En lice pour ce scrutin, les rabbins Laurent Berros et Mikaël Journo ont obtenu respectivement 34 et 30 voix.

Le Grand Rabbin de France, en poste pour un nouveau septennat, a tenu à affirmer : “Nous devons être unis. Je travaillerai avec tout le monde”.

Né à Lyon en 1963, Haïm Korsia a suivi ses études à la yeshiva avant d’entrer au Séminaire israélite de Paris.
Il a officié au Mans, puis à Paris avant de devenir le rabbin de Reims en 1987.

Son cursus remarquable et son parcours professionnel témoignent de son attachement aux valeurs républicaines partagées par les fidèles de la communauté juive de notre pays, la plus importante d’Europe avec plus de 500 000 âmes.

De grandes figures du judaïsme français ont marqué sa pensée : le grand Rabbin Jacob Kaplan à qui il consacra un ouvrage, le Grand Rabbin Joseph Sitruk dont il fut le collaborateur et Grand Rabbin Emmanuel Chouchena qui dirigea le Séminaire Israélite de France.

Haïm Korsia a toujours été fidèle à notre communauté. Durant ce prochain mandat, les visites et rencontres avec les dirigeants et fidèles des communautés de Franc feront encore partie de son quotidien.

Le Consistoire régional Auvergne Rhône-Alpes sera toujours très heureux de l’accueillir et de poursuivre le dialogue, ouvert et chaleureux.

 

Mazal tov Monsieur le Grand Rabbin de France!

Les rencontres du Consistoire régional :
les deux autres candidats au poste de Grand Rabbin de France

Dans un souci d’équité et de justice, le Président du Consistoire régional, Alain Sebban, et les membres du CA ontrencontré le 20 mai les deux autres candidats en lice : le rabbin de Sarcelles, Laurent Berros et le rabbin de Chasseloup-Laubat à Paris, Mikaël Journo ont eu tout loisir de présenter leur programme et d’échanger avec les participants.

Le Conseil d’Administration du Consistoire régional

De très nombreux dirigeants communautaires se sont retrouvés au sein de la Maison du Consistoire le dimanche 24 mai dernier pour un Conseil d’administration exceptionnel, attendu et espéré depuis quelques mois.

En effet, crise sanitaire oblige, les responsables n’avaient pu se réunir depuis l’an dernier et parmi eux, le Président Alain Sebban a eu le plaisir d’accueillir et de présenter quatre nouveaux dirigeants récemment élus, des communautés de Clermont-Ferrand, Jean-Charles Amsellem, de Bron, Yves Sellem, de Grenoble Rachi, Moïse Azuelos et de Meyzieu, Jean-Pierre Amar.

Lors du traditionnel Dvar Thora qui ouvre la réunion, le Grand Rabbin régional, Daniel Dahan, élu en mai 2020, a évoqué l’importance essentielle de l’unité du genre humain et du peuple juif notamment, en ces temps de crise mondiale.

Les présidents de communauté étaient ensuite invités par Alain Sebban à rendre compte des circonstances dans lesquelles la crise a été vécue par les fidèles et leurs dirigeants. Les protocoles sanitaires établis par les autorités gouvernementales et consistoriales ont été scrupuleusement appliqués par l’ensemble des fidèles. La bonne volonté et le respect des règles ont été salués par le Président Alain Sebban.

Le Rav Teboul, Dayan du Beth Din régional, délivra ensuite un message fort, insistant sur la volonté et l’espérance du peuple juif qui a traversé tant d’épreuves au cours de son histoire millénaire. Il a proposé de programmer un grand rassemblement régional afin d’encourager le retour des fidèles dans les synagogues. Un tel événement serait de nature à marquer, nous l’espérons, l’issue d’une période douloureuse pour tous.

Un Conseil d’administration exceptionnel à double titre, en raison de la présence d’un invité de marque : le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, candidat à sa propre succession, est venu à la rencontre des responsables communautaires de notre région.
Il leur a présenté les lignes directrices de son programme, notamment la sécurité, l’aide aux célibataires (organisation de cours et chabbats pleins), la centralité d’Israël, la formation des rabbins (à travers la VAE, validation des acquis par l’expérience)

A Lyon, une esplanade Denise Vernay née Jacob

Une esplanade de Lyon porte désormais le nom d’une grande résistante connue sous le nom de Miarka : la Municipalité de Lyon a, en effet, par délibération du 28 janvier 2021, choisi d’honorer la mémoire de Denise Vernay née Jacob.

La cérémonie organisée par la Mairie de Lyon s’est déroulée le 25 mai en présence du Maire, Grégory Doucet, de plusieurs élus et représentants d’associations, du fils et des petits-fils de Denise Vernay, d’écoliers et de collégiens, ainsi que de son biographe, le journaliste et écrivain, Antoine de Meaux (“Miarka” paru aux éditions Phébus)

Dès 1943, la jeune Denise devient agent de liaison au sein du groupe Franc-Tireur entre Lyon et le département de l’Isère. Sa mission consiste à porter des messages dans une ville qu’elle ne connaît pas et qu’elle sillonne à vélo. Elle a, en effet, quitté sa famille installée à Nice, pour entrer en résistance.

Arrêtée en 1944, torturée à Montluc (où une cellule porte son nom dans le fort devenu Mémorial), elle est déportée dans plusieurs camps dont Ravensbrück. C’est là qu’elle rencontre Germaine Tillion dont elle deviendra plus tard l’assistante.

Décédée en 2013, à l’âge de 89 ans, Denise Vernay née Jacob, était la sœur aînée de Simone Veil.
L’esplanade, agréable et arborée, est située à l’angle de la rue Moncey et de l’avenue de Saxe dans le 3ème arrondissement.

Pour ne jamais oublier….