DISCOURS DE M.RICHARD ZELMATI

Forgés à même l’acier des rails de ce puissant Mémorial, des lettres et surtout des chiffres nous convoquent pour ne pas oublier que durant la SHOAH, 6 millions de juifs ont été assassinés, dont 1 million cinq cent mille enfants.
Et, le CRIF-Auvergne-Rhône-Alpes, n’imaginait pas devoir appeler à ce recueillement, moins de trois semaines après l’inauguration du MEMORIAL, ce, autrement que pour une exigence mémorielle.
Aujourd’hui, nous sommes là, plus de 500 jours après le pogrom du 7 octobre 2023, commis sur la Terre d’ISRAEL, par les fanatiques sanguinaires du HAMAS, pour nous incliner devant quatre cercueils contenant les dépouilles mortelles, celles de deux de nos enfants, de leur mère, censée alors les « accompagner », et du fondateur du Kibboutz « NIR OZ », où vivaient ces quatre otages, Oded LIFSCHITZ, ce vieux monsieur digne et si méritant, âgé de 83 ans.

Nul besoin d’être grand clerc pour deviner le sinistre dessein du HAMAS, ce jeudi 21 février, épaulé par le JIHAD ISLAMIQUE, le F.P.L.P [ FRONT POUR LA LIBERATION DE LA PALESTINE], et même le FATAH du prétendu modéré Mahmoud ABBAS.
Ce choix de la macabre restitution de ces quatre victimes est indéniablement voulu : il revient à restituer MORTS, trois générations d’israéliens représentant respectivement : L’AVENIR avec Kfir et Ariel, les plus jeunes otages du monde, LE PRESENT avec Shiri, leur mère en pleine force de l’âge, et LE PASSE avec le fondateur du Kibboutz « NIR OZ », le plus vieil otage du monde, restitué mort.
Avec le monde entier, nous sommes saisis d’effroi face à cette ignoble cérémonie funéraire, orchestrée par le HAMAS , qui célèbre ainsi son INHUMANITE, dont il devra rendre compte devant les Nations.
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Il est des moments où les mots manquent et où la parole se dérobe devant l’indicible.
Il est des moments où les sentiments nous submergent et où l’horizon ne laisse entrevoir qu’un océan de douleur.
Le moment que nous vivons aujourd’hui appartient à ce chaos tragique où tout est sombre et lugubre, où le vide de l’absence d’un enfant n’est qu’abysse et ténèbres.
 Ce jeudi, les corps sans vie de deux enfants, Kfir et Ariel Bibas, respectivement âgés de 9 mois et de quatre ans, ont été rendus par leurs assassins, à leur père, YARDEN, miraculeusement libéré le 1er février, et à ce qu’il reste de leur famille, tandis que le corps de leur mère SHIRI n’était alors pas celui restitué par les bourreaux.
Au prix d’un sadisme à l’évidence prémédité, le corps de leur mère SHIRI, sera restitué le lendemain, veille de Shabbat.
•  Désormais, il faut dire les choses et les dire clairement : en 2025, des islamistes ont enlevé et tué froidement un enfant de 9 mois parce qu’il était juif !
• En 2025, des islamistes ont enlevé et tué un enfant de quatre ans parce qu’il était juif !

A l’annonce de ces assassinats, nous nous trouvons une fois de plus, une fois de trop, au bord de l’abîme. 

Le hasard a voulu que jeudi dernier, au moment où ces corps sans vie étaient livrés à l’issue d’une monstrueuse mise en scène, mon ami et confrère Alain Jakubowicz et moi-même, participions à une table ronde, à la maison d’IZIEU, sur l’antisémitisme.

Une évidence s’est imposée à nous en arrivant sur les lieux, celle du chevauchement de l’Histoire, celle de ces 44 regards d’enfants enlevés à la vie, celle de la récidive du crime contre l’Humanité commis contre cette innocence assassinée.
 Le plus jeune des enfants raflés à IZIEU le 6 avril 1944, Albert BULKA, avait 4 ans, lui aussi…

En voyant défiler les visages des enfants d’Izieu exposés au mémorial de la Maison d’IZIEU, nous avons vu les visages de Kfir et d’Ariel, ces beaux enfants aux cheveux roux et au sourire éclatant.
Nous avons vu aussi les visages de Myriam Monsonégo, Arié et Gabriel Sandler, assassinés à Toulouse dans l’Ecole OZAR HATORAH, le matin du 19 mars 2012 ; eux étaient respectivement âgés de 8 ans, 6 ans et 3 ans.
Tous assassines parce que juifs.
Je ne me serai jamais attendu à ressentir, encore une fois, dans ma vie, la même douleur, la même rage, la même colère devant ces crimes odieux.
Je ne pensais pas percevoir de nouveau la blessure de la foudre antisémite et ce souffle d’effroi que nous avions tous ressentis, en 1987, lors du procès BARBIE en entendant le cri venu des tréfonds de l’humain quand Sabine ZLATIN, la si courageuse directrice de la colonie des enfants d’IZIEU, a interpellé les jurés de la Cour d’Assises en leur demandant :
“Et les enfants d’Izieu, c’était quoi ? … C’était des innocents !”
 Et bien, je demande aujourd’hui, Kfir et Ariel, c’est quoi ?
Ce sont des innocents !
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Il n’y a plus de mots pour décrire l’abjection commise par ces immondes brutes islamistes, enivrés par l’assassinat à mains nues, vraisemblablement par strangulation, un mois seulement après leur capture, de deux enfants juifs et qui monnaient, macabres, le cercueil d’un bébé et celui de son grand frère, contre la libération d’un cortège de condamnés à perpétuité en ISRAEL, et surtout, d’assassins en puissance.
 Pour ce ramassis de barbares islamistes qui depuis le 7 octobre assassinent, violent, torturent, séquestrent, il n’y aura ni pardon, ni oubli !
Jamais.
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Et si, depuis le 7 octobre, notre détermination à combattre l’antisémitisme était forte, à l’annonce de la mort de Kfir et d’Ariel, elle a redoublé, si ce n’est décuplée.
La vie d’un enfant est ce qu’il y a de plus sacré en nous, et chez nous, juifs.
L’enfant est le symbole universel de la vie.
Alors, il faut que l’on sache qu’on ne tue pas impunément un enfant parce que simplement il est né, parce qu’il est né juif.
Il faut que l’on sache aussi et que l’on sache partout, que nous ne laisserons aucun moment de répit, aucune respiration aux antisémites qui, ici, en France, soutiennent, cautionnent, encouragent les étrangleurs de Gaza, et que je me dispense de citer, tant ils se reconnaitront.
Ceux-là, même s’ils s’en défendent sans vergogne, sur les plateaux de la télévision française, ont les mains tout aussi ensanglantées par celles du HAMAS.
Leurs propos, tant lâches qu’irresponsables, poussent indéniablement au crime, aussi bien en France, que partout ailleurs sur la planète.

Aussi, doivent-ils tous comprendre que notre colère et notre indignation sont imprescriptibles.

Il faudra que la justice, peu importe la forme qu’elle prendra, peu importe le temps qu’il faudra, prononce à l’encontre de ces criminels, le châtiment implacable dicté par l’Etat de droit, celui qui différencie l’humanité que nous chérissons, de l’inhumanité qu’ils vénèrent.
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Une fois de plus, la pensée lumineuse de Robert BADINTER, du si regretté Robert BADINTER, est prémonitoire tant elle cristallise, à raison, les atrocités commises par le HAMAS, comme avant eux celles commises par les criminels nazis, les deux se rejoignent en se réjouissant de la mort des innocents.

Ecoutons Robert BADINTER, que je cite :
« L’enfant juif gazé ou l’enfant tutsi égorgé, sont tués parce qu’ils sont nés juifs ou tutsis.
« Leur appartenance à l’humanité est, au regard de cette qualité, niée par leurs bourreaux.
« Dès lors, c’est toute l’humanité qui est fondée à réclamer justice en leur nom ».
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Puisse la flamme de ces bougies que nous venons d’allumer, éclairer le chemin du retour à la maison, SAINS ET SAUFS, de la soixantaine d’otages encore détenue par les barbares du HAMAS, et qui croupissent, maltraités et violentés, dans les geôles et tunnels de GAZA.
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AM ISRAEL HAÏ